Alain Faure
Issu du fin fond du Périgord, marqué par le gargouillis des petites rivières et le clair-obscur des sous-bois, Alain Faure a toujours écrit, que ce soit des nouvelles, des romans, du théâtre ou de la poésie. Adolescent hanté par la lecture de Lautréamont, il découvre, avec la force vive de chanteurs décalés comme Boris Vian ou Brigitte Fontaine, la puissance du verbe et son inexpugnable rire. Fervent lecteur de Roland Topor, il s’est toujours senti proche de ces univers décalés et jubilatoires.
Alain Faure ne sait pas où l’écriture le mènera et il s’en désintéresse assez. Il n’y a rien de plus embarrassant que de mener un projet à terme, un peu comme de vendre ses enfants sur la place du marché. C’est souvent juste avant de mettre la touche finale à un écrit qu’il passe à un nouveau projet. Pour cela la poésie autant que la nouvelle courte sont un exutoire de choix. Creuser en quelques mots une émotion, une intuition, une situation, juste pour la beauté du geste. Son travail d’écriture s’apparente au besoin d’extirper du chaos de l’esprit une toute petite lumière à partager. Il n’y a pas d’autre voie.
Ses thèmes de prédilection : le monde tel qu’il se porte, l’homme au monde, la femme du monde, l’amour - ce mot pas net, noirceur et légèreté. Une écriture empreinte de brumes rurales et du néon des villes, de guerres qui cognent à la porte, de paix enfuie au fond des bois. Un monde plein du bruissement des animaux de la forêt et du chuintement des pneus sur la chaussée mouillée.